2009-06-12

« Il est commun de croire que ceux que l’on appelle morts-vivants sont des créatures sataniques, dont la malignité n’a d’égale que la bêtise. Il n’en est rien. Lors de mes recherches dans les Territoires Interdits, et plus précisément en Arizona, j’ai découvert que la Grande Tornade de 1868 avait engendré de multiples sortes de morts vivants, que j’ai tenté de regrouper en trois catégories :
- Les Déterrés : déclarés morts, ils sont revenus parmi nous plusieurs jours ou plusieurs mois après leur décès. Leur état de décomposition est parfois avancé, mais il est à noter que ce processus s’arrête une fois revenus « à la vie ». Ils sont en fait dans un état entre la vie et la mort, une sorte d’entropie touchant les organes de leurs corps, qui ne vieillissent, ni ne pourrissent, mais ne guérissent pas non plus. Les Déterrés n’ont pas de besoins physiologiques, leur Humeur est stable et ils ne font preuve d’aucune animosité particulière envers les vivants. D’ailleurs on voit très souvent des Déterrés reprendre leur vie d’avant, comme s’il ne s’était rien passé, retournant au magasin, à la mine, au bureau ou même à l’Eglise, ce qui n’est pas sans conséquences traumatiques sur l’entourage. Ce phénomène peut également engendrer des vengeances impitoyables, un Déterré faisant face à son meurtrier se révèle être un spectacle saisissant.
Comme nous l’avons souligné, ce retour des Déterrés a des conséquences sociales non négligeables. L’une d’entre elles est la promulgation d’une Loi polémique dans la ville de Tombstone : ainsi cette loi spécifie qu’aucune crémation ne peut être réalisée, aucun enterrement ne peut se faire dans un cercueil hermétiquement fermé sans que cette disposition ne soit stipulée dans les dernières volontés du défunt. La mise en terre à même le sol est préconisée, ceci afin de permettre au mort de poursuivre une vie de Déterré.
- Les Possédés : lorsqu’un Esprit revenu parmi nous s’incarne dans un corps, ce dernier cesse de « vivre » et subit la même entropie organique caractérisant les Déterrés. Les Possédés peuvent être classés parmi les morts-vivants car ce retour se passe le plus souvent au moment même du décès de la personne, enfin du corps de l’hôte, lors de son dernier souffle.
Même si le corps ne vit plus, on peut remarquer de singuliers changements dans la physionomie de l’individu, les traits se transformant pour finalement prendre une apparence proche de celle de l’Esprit lorsqu’il vivait. Le plus étonnant exemple de cette transformation est sans nul doute celle de Jeffrey Toomes, notable d’une petite ville de Nouvelle Angleterre, qui après sa « mort » a vu son corps prendre l’apparence d’une légende de l’Ouest décédée peut de temps avant : le célèbre Wild Bill Hicock (rebaptisé depuis « Dead Bill » Hicock !)
- Les Putréfiés, enfin : ce sont ceux qui se rapprochent le plus de l’image populaire du mort-vivant. Ils ne sont plus qu’une pâle copie d’eux-mêmes et pourtant ce sont paradoxalement ceux qui sont les plus proches du cycle de la vie : leur chair pourrit, lentement, et leurs capacités intellectuelles s’amoindrissent, jusqu’à n’être plus que des squelettes ambulants qui finissent par s’affaisser pour ne jamais plus bouger.
Même si l’explication de cet état n’est pas rationnel, il en est néanmoins plus clair : les Putréfiés ont vu leur chair subir les outrages des Vents de Poussière qui balaient les Territoires Interdits depuis plusieurs années, et dont les plus importants ont eu lieu pendant la Grande Tornade. Ils étaient autrefois cow-boys, mineurs ou simple fêtards, ils ne sont aujourd’hui que des « zombies » à la démarche raide et à l’esprit lent. De même qu’ils ravagent les chairs, les Vents de Poussière pourrissent les âmes de leurs victimes, entraînant dépravation, vices et conduites obscènes.
Comme vous le voyez, tous les morts-vivants ne sont pas à considérer avec la même suspicion. Si nous pouvons nous interroger sur ces phénomènes et ses origines, nous devons prendre soin de ne pas ostraciser certains enfants qui se réclament encore de Dieu ».

Exposé devant le Concile du Vatican du Pr Angelo Toricelli, de l’Université de Rome, juste avant son excommunication.

référence miniatures :
studiominiatures

5 comments:

Het a dit…

Et comme l'a dit le pape, avec justesse, alors qu'il venait de se prononcer sur cette mesure, sévère, d'excommunication :
"è pericoloso a guardare la finestra di conoscenze"

Het a dit…

Me suis permis quelques ajouts picturaux ;)

François G. a dit…

Bien classe les ajouts picturaux.
Mister Het, vous avez certaines de ces figs en votre possession ? Histoire de savoir la qualité de ces pièces et leur échelle comparative à d'autres marques.

moipasfou a dit…

J'adore

Het a dit…

Concernant tailles comparatives, je leur ai posé la question, j'attends la réponse.